qu’en est-il des autres pathologies auto-immunes et inflammatoires ? des travaux qui passent relativement inapercus. pourquoi ? les pathologies digestives (maladies de crohn et rectocolites hémorragiques) évoluent par poussées inflammatoires de durée et de fréquence extrêmement variables en fonction des patients, alternant avec des phases de rémission. cela rend les études difficiles. valter longo (4) a étudié chez des souris type dds (génétiquement prédisposées à avoir des maladies inflammatoires du tube digestif), l’effet de cycles de diètes imitant le jeûne (fasting mimicking diet : fmd). il a constaté qu’après 4 cycles de 3 jours de diète : • une réduction de l’inflammation intestinale • une augmentation de la longueur du tractus • une stimulation des défenses liées au microbiote, • un changement de profil des cellules immunitaires, en termes de répartition • une réduction des taux des marqueurs biologiques de l’inflammation. chez l’homme d’autres études de la même équipe retrouvent les promesses des études faites chez la souris. dans un essai clinique publié en 2017 (3) un collaborateur de valter longo a pu contrôler le degré d’inflammation systémique par la mesure d’un marqueur classique de l’inflammation: la protéine c réactive ultrasensible ou crpus. 100 volontaires sains au départ (61 retenus) recrutés entre avril 2013 et juillet 2015 ont été formés pour la diète fmd (3 cycles de 5 jours de diète espacés de 25 jours.). avant les cycles, tous les sujets même en bonne santé clinique ne présentaient pas une crpus parfaitement basse. après les périodes de fmd toutes les crpus étaient normalisées et basses (inférieure à 1 mg/ litre) chez tous les volontaires à la fin des cycles. si l’inflammation n’était pas visible cliniquement chez ces volontaires sains, elle avait été détectée à minima par la crpus qui s’est normalisée à la fin des cycles ce qui tend à confirmer que je jeûne type fmd notamment, a des effets anti-inflammatoires. 12 jeûne & santé • 2020 • #01 tous ces travaux passent relativement inaperçus dans le monde scientifique et médical et restent totalement invisibles aux yeux du grand public. pourquoi ? probablement parce qu’on n’a pas encore d’explications physiologiques consensuelles et suffisantes pour comprendre ces effets anti-inflammatoires. il existe pourtant de nombreuses pistes pour expliquer ces incroyables améliorations cliniques et biologiques par la seule action de jeûner. un prochain article précisera ces pistes. en attendant, de nombreux médecins soulagent leurs malades en leur proposant de jeûner. ce sont des précurseurs ! bibliographie : lithell h, bruce a,gustafsson ib,et al acta 1. dermatovererol (stockh) 1983 (1) 63 :397-403 fasting and vegetarian diet treatement trial on chronic inflammatory disorders. 2. palmblad j,md,phd, halfstrom i, md,phd, ringertrz b,md,phd rheum dis clin north am 1991 (2) may ;17 351-62 antirheumatic effects of fasting 3. wei, m(4)., brandhorst, s., shelehchi, m., mirzaei, h., cheng, c.w., budniak, j., groshen, s., mack, w.j.e., guen, e., di biase, s., et al. (2017). fasting- mimicking diet and markers/risk factors for aging, diabetes, cancer, and car- diovascular disease. sci. transl. med. 9, eaai8700 4. valter longo, rangan et al., cell reports 2019 (3) 26, 2704–2719 march fasting-mimicking diet modulates microbiota and promotes intestinal regeneration to reduce inflammatory bowel disease pathology 10.1016.2019.02.019